mercredi 3 octobre 2012

Des centaines de diplômés étrangers toujours sans titre de travail (AFP)

Des centaines de diplômés étrangers n'arrivent pas à obtenir de titre de travail malgré l'abrogation de la circulaire dite Guéant, en raison de la mauvaise volonté de certaines préfectures, a déclaré mardi à l'AFP le Collectif du 31 mai, très en pointe sur la question.
"Il reste des centaines de cas qui n'ont pas obtenu d'issues favorables malgré l'adoption d'une nouvelle circulaire" interministérielle, a indiqué Camelia, porte-parole du collectif, au lendemain d'une rencontre entre le ministre de l'Intérieur et 12 syndicats et associations de défense des travailleurs et étudiants sans papiers.
Manuel Valls "a reconnu l'existence de dysfonctionnements, notamment sur la délivrance de récipissés par les préfectures, sur la longueur du traitement des dossiers...", a-t-elle ajouté. "Il s'est engagé à donner de nouvelles instructions aux préfets par forme écrite", a-t-elle assuré.
Contacté par l'AFP, le ministère n'a pas souhaité commenter cette information.

Le 31 mai 2011, Claude Guéant, alors ministre de l'Intérieur de Nicolas Sarkozy, avait adressé une circulaire aux préfets pour leur demander d'instruire "avec rigueur" et d'exercer un "contrôle approfondi" des demandes de changement de statut d'étudiant à salarié.
De nombreux employeurs avaient dû renoncer à embaucher de jeunes diplômés étrangers, dont certains très qualifiés, qui s'étaient retrouvés en situation irrégulière sous la menace d'une reconduite à la frontière.
Un an plus tard, jour pour jour, le nouveau gouvernement a abrogé cette circulaire et demandé aux préfets de "faciliter les démarches des étudiants et d'apporter une réponse rapide à leur demande de changement de statut".
Malgré tout, des dossiers restent bloqués. Parmi eux figure celui d'un Béninois qui a trouvé un emploi dans une société spécialisée en études épidémiologiques mais n'arrive pas à obtenir de changement de statut (CDS) à la préfecture de Seine-Saint-Denis.
"J'ai vu une annonce sur Pôle emploi pour un poste de chargé de projet en épidémiologie, spécialiste de l'Afrique subsaharienne", a expliqué à l'AFP ce titulaire d'un master 2 de méthodologie et statistique en recherches biomédicales.
"L'employeur a retenu ma candidature. Le 22 mai, j'ai déposé une demande de changement de statut et quatre mois jour pour jour, soit le délai maximum, la préfecture du 93 a rejeté ma demande au motif que 1.758 demandeurs d'emploi correspondent au profil", a-t-il ajouté.
"Impossible", selon lui, puisqu'il fallait bien connaître le Bénin. D'ailleurs, souligne-t-il, "mon employeur continue de m'attendre..."

Source : AFP, le 2 octobre 2012.

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